Non mais sérieusement, qui peut être suffisament fou, suffisament atteint mentalement, frappé de cécité plus qu’absolue, marqué du sceau du mauvais goût le plus total, de la nullité la plus crasse, pour donner des sous à Uwe Boll ! Messieurs les producteurs d’obédience germanique qui permettez à ce loulou de « faire des films », faites vous soigner, il est encore temps !
Vraiment, je n’avais jamais vu un seul des travaux de ce bien aimable ami teuton, et j’avais l’impression de rater quelque chose, d’échapper à je ne sais quelle fabuleuse épopée du cinéma d’horreur de série z : hé bien le mal est réparé, et de quelle manière !!
Entendons nous bien, les 20 premières minutes sont relativement jouissives : vous z’aurez droit dans l’ordre à une longue introduction écrite et parlée, histoire de montrer que les copains réalisateurs et scénaristes n’avaient vraiment pas d’idée valable pour introduire leur histoire de manière imagée au sens propre : on a donc d’entrée de jeu droit à quelques 2 minutes d’un long texte défilant, et il faut déjà s’accrocher mes bougres. L’arrivée de l’incrustation du titre du film est également relativement rigolote : une image un bruit, une mention, une image un bruit une mention : le sourire vient, c’est sûr ça va être champagne de chez champagne cette affaire !
Et qui débarque, tel le phénix, le sauveur : le ténébreux, le caméléon Christian Slater !! qui devait être au moment des faits, dans une phase junkie passablement poussée pour permettre d’accoler son nom et son image à cette chose. Mais cette excuse ne tient pas la route, le casting devant être obligatoirement dans sa totalité sous l’emprise de substance, à l’exception peut être de Tara Reid, dont on connaît l’amour pour les mauvais films depuis sa tendre jeunesse, son seul rôle potable à ce jour étant dans The Big Lebowsky (dans une moindre mesure ajoutons American Pie, qui n’était quand meme pas trop mal dans son genre à l’époque…).
Slatounet donc (je me permets, il le prendra pas mal) est une sorte d’archéologue frappé par une mystérieuse malédiction depuis sa prime enfance : et pour cause, lui seul fait parti des quelques privilégiés de ce monde qui voient vraiment ce qui vit la nuit, et on comprend à son regard qu’il vaut mieux pas être à sa place, pace que les bêbêtes dans le noir, hé ben elles z’ont pas l’air commodes…
Première scène d’action : course poursuite en taxi et qui renvoie ad patrès toutes les grandes scènes de poursuite : exit Bullitt, Ronin, Jason Bourne, place à Uwe Boll et ses cadrages diaboliques, son sens effréné du rythme, sa percussion phénoménale : on s’accroche, oui vraiment je vous jure on s’accroche littéralement pour ne pas éclater de rire devant la nullité de l’ensemble : même les pauv’ courses poursuites de Krawczyk sont mieux faites : tiens même le carambolage de bagnoles dans les Anges Gardiens est plus prenant, c’est pour vous dire.
Bon on finit la course poursuite haletante, et voilà qu’on a droit à du bastonnage corps à corps : et alors on découvre le grand copain de Bollounet : le bon gros vieux ralenti qui tâche : à ce stade, une telle utilisation de cet artifice ne tient plus de l’abus incontrôlé, mais de la démence caractérisée… C’est phénoménal, c’est dantesque, c’est épuisant : ralenti, accéléré, volte bidon pour administrer un kick accéléré, impact du coup de pied ralenti, chute accélérée, puis ralenti puis accélérée… Un conseil : un p’tit check up avant le visionnage, pour être sûr de vraiment tenir le coup !
Ouf, on vient de passer le premier quart d’heure et grands dieux que ce fut éprouvant ! trop d’action tue l’action. C’est donc à ce moment là qu’apparaît l’amie Tara, en chignon strict et mettant tout son talent d’actrice au service du film (oui j’ai volontairement occulté le pluriel au substantif talent, me demandez pas pourquoi…), pour reposer un peu nos pauvres mirettes de cette débauche effarante de punch… et ça il faut l’avouer Uwe maîtrise à merveille le changement de rythme, parce qu’à partir de là j’ai eu comme qui dirait une vague envie de roupiller… (trop vieux pour ses conneries)
Rassurez vous je ne vais pas vous conter toute l’histoire, mais sachez que le métrage dure quelques 95 minutes, donc ça en fait du quart d’heure d’émotion. Ajoutons à tout cela le fabuleux Stephen Dorff (je ne dis pas trop de mal, il joue dans le prochain Michael Mann…), mais il a quelques gimmicks, des phrases chocs (exemple, une nana sauvagement attaquée par une bêbête et qui expire brutalement, son faciès indique à tout le monde qu’elle est passée de vie à trépas, on se dit passons à autre chose, mais non !!! Stephen se penche vers la défunte et après quelques longues secondes de suspense se fend d’un « She’s dead » de circonstance certes, mais un tantinet superflu… Bah qu’importe le flacon, pourvu qu’on ait l’ivresse !).
Bon allez je vous ai suffisament embêté avec mon nanar : en résumé un bon gros navet des familles avec de la tête d’affiche, du budget FX, du scénario, des dialogues, du rythme, de l’envie, des innovations (Uwe a vraiment un style bien à lui), un tout dernier plan final qui aurait fait damner Hitchcock tellement qu’il est bien : bref, du très gros, du très lourd, du bon gros rouge qui tâche…
Mais bon le nanar en période de fêtes, je le referai plus, ça casse le mythe : ce soir, je pense que je vais regarder Die Hard ou les Gremlins pour me remettre dans le bain ^^ : des films de Noël, des vrais !
Joyeux Noyel les p’tits loups !
Alors je viens de visionner le chef d’oeuvre. Bon comment dire, je suis déçu. C’est juste lamentable. N’est pas Crossroad, Spiceworld ou Vidocq qui veut. Il a encore du boulot Uwe Boll. Il lui manque ce je ne sais quoi que possède ces illustres prédécesseurs pour réussir le nanard parfait. Pour l’instant c’est juste un Michael Mann du pauvre finalement… Provocation, provocation. C’est juste tout à fait nul, avec une réa et un montage pathétiques et des acteurs venus cachetonner pour payer leur drogue et leur lipposucion.
En plus d’être un mauvais flim même pas rigolo, c’est une trahison totale de la série des Alone in the Dark, fabuleux zeux vidéos du début des années 90 auxquels je m’adonnais dans mon jeune temps. En gros tout ce qu’Uwe en a gardé, c’est le nom du héros, Edward Carnby. C’est tout. Elle est loin la fabuleuse moustache frétillante du père Carnby dans son manoir de Louisiane. Où est passée l’influence lovecraftienne originale ? Frédéric Raynal* et son compère de l’époque chez Infogrames ont-ils touché des sous pour cette bouse ?
Enfin bref, je suivrai la carrière d’Uwe avec attention et j’essaierai de mettre la patte sur House of the Dead, Far Cry et Postal. Même si je suis pas fan de ces jeux, je suis quand même curieux de ce que l’animal a bien pu en faire.
PS / Marshall t’as quand même oublié le plus beau pour Cloclo, c’est le petit Nightwish en générique de fin. Ca poutre.
* En parlant de F. Raynal, faites vous plaisir achetez ce petit bonheur de jeu qu’est Soul Bubbles sur DS !