Ben Harper and the Innocent Criminals, Live in Dijon 19/10/06
posted in Spectacles by Marshall Banana on 20 octobre 2006Un an après avoir essuyé les plâtres du Zénith de notre belle bourgade avec un fort joli concert de Tracy Chapman, c’est d’un pas gaillard et alerte que nous pénétrâmes l’enceinte musicale dijonnaise new generation pour assister au concert du sympathique troubadour Ben Harper et de ses joyeux acolytes musicos, les Innocent Criminals (rien à voir avec le groupe français des 90’s qui eux d’ailleurs n’etaient pas criminels du tout). Pour parler franchement, on s’attendait à voir un moment musical de qualité, mais de là à ce que ça atteigne un niveau pareil…
Incroyable mais Wayne ! un gars comme le Ben ne fait pas salle comble (alors qu’un vieux Johnny est plein 6 mois à l’avance, comprends pas, ça doit êt’ l’impact de la pub Optic 2000, c’est pas possible autrement). Bon, il n’empêche que lors de notre arrivée dans les gradins, l’affluence était déjà de fort belle facture. Après un posage d’arrière train sur les cuvettes de chiotte déguisées pour l’occasion en sièges (un régal pour le fessard, sponsor officiel de vos meilleures scolioses et autres lumbagos) un p’tit quart d’heure et zou, sur le coup des 20h, la première partie débute : le p’tit Piers Faccini qui fut d’un calibre tout à fait honorable. Une légère inquiétude pour commencer quant à la qualité de la sono : ça crache et fait ressurgir le spectre de l’infâme bouillie servie le soir de l’amie Tracy. Heureusement, tout rentre dans l’ordre, et l’on peut apprécier avec des esgourdes attentives le travail de ce jeune touche à tout, qui manie bien la guitare et l’harmonica (p’tit côté Supertrampesque d’ailleurs) : ajoutons à cela un morceau au riff de guitare quelque peu hellsbellien, un joli morceau avec de l’orgue (un peu cafardeux mais de qualité) et un p’tit morceau aux accents Audioslave d’aujourd’hui : environ 8 titres qui mettent bien en bouche pour la suite.
Rideau autour des 20h40 et une petite attente d’environ ¾ d’heure avant que l’écran sur la scène passe des images de Ben et des joyeux drilles en coulisses. Petit préambule avant que le maître de cérémonie de la soirée et son groupe ne s’installent et mettent le bouillon !!!! (autres métaphores applicables : foutent le feu, cassent la baraque, déchirent leur race, fassent pleurer leur mère…). Rien qu’avec le premier morceau, « With my own two hands » accouplé avec le morceau « War » du Bob, la soirée était lancée de manière magnifique : perso, je grommelais un « ouais j’aime bien, mais bon j’aurais préféré « Glory and consequence », mais au bout de 2-3 minutes, une fois que les Innocent Criminals ont lâché la sauce, que le Ben a lâché sa gratte et s’est mis à lever les mains au ciel, y a eu un je ne sais quoi qui s’est mis en branle (ptet le bonheur tout simplement) : bref un morceau de 10 minutes digne des plus grandes fins de concert pour commencer : un seul mot à dire, magique (ma p’tite barbe d’une journée s’est dressée, c’est pour dire).
Bon, y a fallu sans remettre d’un tel coup de maître et c’était pas une mince affaire : on a eu donc droit par la suite à de bons morceaux tels que Wicked Man (rien à voir avec Maiden ^o^), Forgiven (superbe performance à la guitare en mode assis, y a des moments on dirait qu’il scratche avec ses cordes), Diamonds on the Inside (grand tube), Please don’t talk about murders while I’m eating ( très très bon en concert, une patate multipliée par 10 puissance 12 comparé à la version studio qui n’est déjà pas dégueu). Ajoutons 2 autres titres du dernier album (le joli Waiting for you et le magnifique Morning Yearning, sans doute le plus beau morceau de « Both Sides of a Gun » pour votre serviteur) et ça nous fait déjà une excellente première partie de concert.
Pour finir le 1er set, on va dire qu’on a eu droit à un peu plus de bruit, parfois même à la limite du supportable niveau sonore (d’ailleurs il y a eu semble t’il quelques malaises dans l’assistance) : aucun problème sur Steal my Kisses (toujours super sympa de l’entendre celle là) mais après sur Faded et Ground On Down, ça vrillait les tympans comme il faut et pourtant on peut dire qu’on est pas des p’tits joueurs (remember Maiden et les Foo), mais là c’était quand même pas tiré des gaufrettes : le seul point noir de la soirée (ah oui, y avait aussi les spots lumineux en pleine poire, ça réveille ou ça rend aveugle au choix). L’ultime chanson du show était Black Rain, que je trouve personnellement un peu plan plan, mais qui a eu un moment qui touchait au sublime grâce à l’imposant Juan Nelson, qui nous a fait un solo de basse de 5 minutes au moins ( moi qui adore ça, j’étais aux anges, vraiment dommage qu’il n’y ait pas plus de monde pour applaudir pendant sa prestation). Au final, un morceau énorme en live d’environ 10 minutes aussi. Fin du 1er acte.
2ème acte : les fans d’acoustique ont apprécié : Ben tout seul à la gratte pour 5 morceaux de toute beauté dont il a le secret : Not fire, not ice, By my side, I shall not walk alone, Another Lonely Day, Waiting on an angel : que des petites perles. Après toutes ces jolies choses, le groupe a rejoint le patron pour un titre de grande classe, « Where Could I go » (issu de « There will be a light » avec les Blind Boys of Alabama), où on a vu l’ami Ben se transformer en Otis ou en Marvin (j’sais pas j’dis ptet une connerie, en attendant il était en transe totale, ça m’y a fait penser) : réclamant le silence, il s’est mis à chanter sans micro devant la salle éberluée (estomaquée, impressionnée, sur le cul, à genoux, c’est comme vous voulez) : bref, un pur moment de génie, la classe américaine totale pour le coup. Il avait bien mérité sa standing ovation (trop bon, trop bon).
3ème acte : 5 minutes d’applause à tout rompre, puisque les filous étaient partis se cacher dans le noir, et une dernière fournée de 3 titres pour conclure en beauté : Suzie blue (auquel je dirais qu’il manquait les cuivres pour faire chier mon monde) Get Up Stand Up, très sympa, et enfin last but not least, Better Way qui ne m’accroche pas plus que ça en studio, mais alors là, such a panard, what a mornifle : encore un morceau qui doit friser les 600 secondes de pur bonheur avec un Ben tout fou qui saute partout, qui hurle, qui dit « Mother Fucker », qui arrangue la foule, le public qui fait les vagues : wahouhouhouhouhou !!!!!! FORMIDABLE
Ils sont venus, ils ont vu, ils sont repartis avec leur petit ban bourguignon (les américains sont fans de ce truc là, y a qu’à voir les basketteurs US de la JDA) auquel votre serviteur n’a pas participé, tout comme il n’avait pas participé à celui du Podium Jet27-Ricard-Suze-NRJ avec Shola Ama et David Halliday (un grand concert ^^). Pour conclure, parce qu’il fait soif, je pense avec le recul et après mûre réflexion que, même si Maiden l’année dernière au Parc c’était génial (vivement novembre d’ailleurs), que Tracy Chapman était très classe, que les Foo c’était complètement bonnard, et que les Red Hot mettaient la ouache, il s’agissait hier soir du meilleur concert auquel j’ai pu assister : y avait un supplément d’âme, un truc en plus, des instants magiques, des musiciens extraordinaires, un Ben Harper génialissime. Bref, les gars, vous revenez quand vous voulez, des moments comme ça, on est toujours partant…
Bonjour,
je suis fier de le dire « j’y étais ! », un pur moment de bonheur, merci de me raviver ses souvenirs même s’ils sont encore très clairs dans ma petite tête 🙂
Impatient d’être en octobre pour vivre encore une nouvelle performance incroyable je n’en doute pas, comme tu l’as précisé, il y a un supplément d’âme, des instants magiques.
Par pur hasard, (ça ne me coûte rien de demander 🙂 ) auriez-vous pris des photos et/ou des vidéos de cette soirée inoubliable ?