Sting, c’est le surnom de Gordon Sumner, qui, en 1985, vient tout juste de se lancer dans une carrière solo. Accessoirement, il a joué dans un petit groupe sans prétention qui a connu quelques petits succès entre 1977 et 1984. Il en était le patron, le chanteur et le bassiste : ce groupe s’appelait « The Police », et si vous êtes sages, j’en reparlerai un de ces 4.
Le texte de Sting, habillant un thème de Serguei Prokofiev, tente de montrer les aberrations d’un éventuel conflit, d’où qu’il provienne, de l’Ouest ou de l’Est (il s’oppose à Reagan et Khrouchtchev, et place beaucoup d’espoir dans la nomination de Gorbatchev). Au final, le tic tac d’une horloge semble égrener les secondes qui restent à l’humanité avant qu’elle ne se perde dans un accès de violence destructrice, tout en gardant une lueur d’espoir fédératrice dans le dernier couplet :
We share the same biology
Regardless of ideology
What might save us, me and you
Is if the Russians love their children too
Bref, un très beau texte, un habillage sonore et musical relativement bien trouvé, et un clip au diapason : une oeuvre visuelle à l’ambiance, au message et à la symbolique très marquants, que l’on doit au prolifique réalisateur et photographe français Jean-Baptiste Mondino.
Plus dérisoire que le contenu, sachez juste que « Russians » eût son plus grand succès en France avec une très belle 2ème place en mars 1986 (derrière « l’Aziza » de Daniel Balavoine et devant « la Chanson des Restos », quand même, la chanson à texte et à message était bien représentée à cette époque).