• Top Moujik 2010

      posted in Moujik by Bertrand on 21 décembre 2010

      Que ce fut long. Je ne pensais pas galérer autant pour trouver un top 10 qui ait de la gueule. En fait, cette année, j’en voyais deux vraiment au dessus. Pour le reste, j’ai tourné et retourné dans tous les sens ma petite liste.

      Concourent cette année …

      • American VI : Ain’t no Grave / Johnny Cash
      • April Uprising / John Butler Trio
      • Buried OST
      • The Dissent of Man / Bad Religion
      • The Final Frontier / Iron Maiden
      • Ghosts on the Boardwalk / The Bouncing Souls
      • Heligoland / Massive Attack
      • The House / Katie Melua
      • Imperfect Harmonies / Serj Tankian
      • Junior / Kaki King
      • Live at the Greek Theatre / Flogging Molly
      • Live from the Montreal International Theatre / Ben Harper & Relentless 7
      • Live on Lansdowne, Boston, MA / Dropkick Murphys
      • No Guts, No Glory / Airbourne
      • The Promise / Bruce Springsteen
      • Red Dead Redemption OST
      • Scott Pilgrim vs The World OST
      • To the Sea / Jack Johnson
      • Volume Two / She & Him

      Ne concourent pas, parce que je ne les ai pas écouté, désolé:

      • Fistful of mercy
      • Hurley / Weezer
      • The Very Best Of / A-Ha (Forcément très bon de toute façon)
      • Être une femme 2010 / Michel Sardou (Je garde mes oreilles pures pour mars ^^)

      Lançons la machine …

      #1

      The Promise / Bruce Springsteen

      Ouais, bon. Ce n’est pas encore cette année que je vais vous surprendre ^^. The Promise est un double album composé de chutes de Darkness on the Edge of Town, quatrième album de Bruce sorti en 1978. On y trouve aussi bien des titres inédits que des morceaux aux airs connus mais avec des paroles différentes.

      Certains tueraient pour avoir ne serait-ce qu’un dixième (un centième ?) du talent d’écriture du Boss. On les comprend. De la guitare, du piano, du saxo, de la joie de la mélancolie. Tout ce qui constitue mon amour de gamin pour Springsteen est là. On passe allègrement de la surprise à l’émerveillement au gré des 21 plages (22 en fait) qui transpirent la sueur, les larmes, la joie.

      Vous pouvez acheter le CD seul, c’est déjà magnifique. Mais, car il y a un mais et il est de taille, si vous êtes un tantinet fan, ou fortuné, ou les deux, je ne saurais que trop vous recommander d’investir dans la fabuleuse édition The Promise, The Darkness On The Edge Of Town Story. Ce formidable objet prenant la forme du carnet de notes du boss (80 pages tout de même) contient, outre The Promise et Darkness on the Edge of Town, 3 magnifiques DVDs. Sur le premier vous découvrirez le making of de Darkness … avec des images d’archives de Bruce et ses potos en studio, commentées par le Boss et le E-Street Band themselves. La classe la plus totale. Le deuxième DVD nous offre une captation très proprette d’un live au Paramount Theater, Asbury Park, New Jersey où Bruce et le E-Street Band rejoue l’intégralité de Darkness … Après quoi une belle session d’images d’archive datant de 76-78 vous est offerte. Savourez parce qu’un joli dessert arrive. La 3ème galette est la captation de près de trois heures d’un concert donné à Houston en 78. Au programme, du Darkness évidemment, mais aussi du Born to Run, du Asbury Park … Une générosité pareil ça donne vie de chialer. Alors oui 80€ ou plus ca peut paraître cher, mais une fois l’objet dans les paluches, on se demande comment on a bien pu vivre sans aussi longtemps.

      Sinon Monsieur Springsteen, vous êtes attendu au Stade de France en 2011. Pas de mauvaise blague, merci ^^

      #2

      Live at the Greek Theatre / Flogging Molly

      J’aime ce groupe. Oui, Dave King est un type un poil prétentieux, mais quelle présence, quelle voix, quel songwriter. Lui et sa petite troupe remplissent allègrement deux galettes avec 22 chansons d’une pêche et d’une mélancolie fabuleuse puisées sur leurs 5 albums studio.

      En plus, ils rendent un joli hommage à Johnny Cash en lui dédiant The Lightning Storm, ma préférée de Float.

      Ajoutons à cela que l’édition collector est accompagnée du DVD du concert, et là, c’est parfait.

      Take good care of your freedom, you never know …

      #3

      Junior / Kaki King

      Au début Kaki King c’était une guitariste solo géniale. Pour son 5e album, elle s’est entourée d’un batteur et d’un multi-instrumentaliste et pousse encore un peu plus la chansonnette. Au final, on a un album hautement recommendable, aux morceaux excitants (The Betrayer, Death Head), aux instrumentales bien senties (Everything has an end, even sadness) ponctué de grands moments hypnotiques (My nerves that commited suicide, Hallucinations from my Poisonous German Streets).

      Autant certains stagnent ou régressent, tentent des choses et se plantent, autant Kaki évolue vers d’autres choses sans se trahir et sans nous perdre en route. Pour cela on la remercie et on lui attribue une 3ème place méritée, car Junior est un sans faute.

      #4

      April Uprising / John Butler Trio

      Sûrement pas le meilleur album du pétillant australien de ses acolytes, mais il n’entame en rien le capital sympathie du bonhomme. Au contraire. Euphorisant le temps des 8 premières chansons tres FM, l’album perd un peu de son allant sur la mollassonne Take Me et la jolie Fool for you. C’est pour mieux repartir sur la très chouette To look like you –qu’ils n’ont malheureusement pas fait en live, grrrrrrr-. Non vraiment, il n’y a pas grand-chose à reprocher à ce nouvel exercice du JBT, si ce n’est peut-être sa trop grande propreté. Tout ça manque peut-être un peu de vice et de prise de risque, mais on ne boude pas son plaisir.

      #5 ex-aequo

      No Guts, No Glory / Airbourne

      C’est pas fin, mais ca fonctionne toujours aussi bien. Après un superbe premier album qui a fait d’eux les successeurs annoncés d’AC/DC, les ptits gars d’Airbourne étaient attendus au tournant. Moins fracassant que Running Wild, No Guts, No Glory en reprend pourtant la recette : du Rock’n’Roll, une voix criarde et des gros riffs. On a pas le temps de s’ennuyer sur les 13 morceaux que comptent l’album. Et là, j’attire votre attention sur le problème de l’édition collector qui contient 5 titres en plus. C’est beaucoup trop. 13 c’était parfait. Les pièces rapportées ne s’imposaient vraiment pas, car chemin faisant, on finit par se demander quand la fin arrivera.

      Il n’empêche, dans cette année un peu calme, un peu de bruit et de fureur ça ne fait pas de mal.

      Imperfect Harmonies / Serj Tankian

      Je l’aime beaucoup le deuxième effort du grand Serj. On ne pourra pas lui reprocher de ne pas avoir essayé de varier ses plaisirs. Fort de son expérience symphonique Serj a brassé tout ce qu’il aimait : du rock, un brin d’électro, du piano, des violons … De la cacophonie initiale de Disowned Inc. Au magnifique Yes, It’s Genocide en passant par Beatus, on est forcé d’adhérer à son projet mené de bout en bout d’une main de maître.

      #6

      The House / Katie Melua

      J’en avais collé une petite à Norah Jones l’an passé parce que The Fall, avec sa nouvelle orientation, m’avait comme qui dirait déçu. En 2010, mon autre chouchoute a continué son virage pop. Trois ans après un sympathique Pictures (2007), Katie fait le pari de la pop produite par le nabab William Orbit (Blur, Madonna, All Saints, ouch).

      On s’attendait presque à de l’électro pop un peu dancefloor. Le premier single, the Flood, que l’on avait découvert avant l’album m’avait un peu fait craindre le pire. Le pire, c’est peut-être que je m’y suis fait à force d’écoutes. Ce début très mignon, la voix cristalline de la gamine, puis cette espèce de petit beat dance ont fini par me plaire.

      Pourtant, à part The Flood et A Happy Place, le second single, on cherche un peu la patte pop du producteur. L’entame de l’album, le très joli I’d love to kill you est un morceau qui aurait pu sortir des sessions d’enregistrement de Piece by piece. Après les deux singles évidents, suivent des titres tantôt orientés pop sympathique (Tiny Alien, Plague of love), tantôt jazz/blues à l’ancienne (magnifique A moment of madness, The one I love is gone).

      Au final, on tient un album complet, mais qui demande peut-être un p’tit effort de concentration si on ne veut pas passer au travers. Il le mérite franchement.

      #7

      American VI : Ain’t no Grave / Johnny Cash

      Il n’y a pas à tortiller du fion, un American Recordings de Johnny Cash, déjà quand il fait beau, c’est pas mal, mais alors quand il pleut ou quand il neige, c’est de toute beauté.

      Normalement, Ain’t no grave sera le dernier album posthume à sortir dans la collection, qui rappelons-le était une initiative de Johnny et du producteur Rick Rubin, dans laquelle le man in black reprenait des chansons de ses copains, les siennes, des morceaux connus, ou sublimant parfois des morceaux plus obscurs (Hurt de Nine Inch Nails vient à l’esprit comme ça, je ne sais pas pourquoi).

      Comme pour le Bruce précédemment, c’est une nouvelle fois un album fait à partir des chutes, en l’occurrence de l’enregistrement d’American V. Alors bien sûr, on sent Johnny entamé. La voix est plus chevrotante que jamais mais la flamme est toujours là.

      D’entrée le morceau Ain’t no grave pose les bases d’un album qui sera placé sous le signe de l’émotion. De For the good times de son copain Kris Kristofferson au touchant Aloha OeAdieu en hawaïen-, c’est une nouvelle galette pleine de bon goût que Johnny aurait sans doute approuvé.

      #8

      The Final Frontier / Iron Maiden

      Ah le bon gros cul entre deux chaises… J’aimerai n’en dire que du bien, mais je ne peux pas. Oui c’est un bon Maiden. C’est un fait. Un album d’1h15 de nos jours, c’est rare. 5 chansons dépassent les 8 minutes. Dans un premier temps, on se dit chouette, peut-être qu’ils ont retrouvé la recette du Rime of the Ancient Mariner. A la première écoute, on déchante un peu. Juste un peu parce que Satellite 15 est une formidable ouverture et que The Alchemist ou Isle of Avalon sont de magnifiques morceaux. Mais pour le reste, c’est du Maiden moderne, très très propre. Il n’y a aucune aspérité, aucun relief. Plus on écoute ce Final Frontier, plus on a la sensation que les gars ont essayé de prendre ce qu’il y avait de meilleur sur Dance of Death et a Matter of Life & Death, quitte a reprendre des harmonies entières.

      Malgré tout, ce Final Frontier parvient par moment à relancer le souffle épique propre à Maiden ; parfois le soufflé retombe car justement, ce qui suit aura inévitablement un goût de déjà entendu.

      Ne boudons cependant pas notre plaisir. L’album fonctionne très bien… mais comme on est pas super emballé, on réécoute Somewhere in Time ou Seventh son et on oublie presque aussitôt Final Frontier.

      #9

      Heligoland / Massive Attack

      Heligoland marque le retour de Massive Attack en studio, 7 ans après le moyen 100th Window et diverses participations à des BO (le chouette Battle in Seattle notamment).

      Je n’y croyais plus vraiment, j’ai eu tort. L’entrée en matière est formidable avec Pray for rain et la voix magnifique de Tunde Adebimpe, suivi de Babel en compagnie de Martine Topley-Bird. Et que dire que Splitting the Atom avec le fidèle Horace Andy au chant (et Damon Albarn aux claviers mais ça, ce n’est pas facile à deviner) …

      Heligoland est un album que l’on qualifiera volontiers d’aérien, inconstant, peut-être pas assez accrocheur par moment (Flat of the Blade notamment), mais qui constitue définitivement une des belles surprises de l’année.

      #10

      Ghosts on the Boardwalk / The Bouncing Souls

      Cela fait 16 ans et 8 albums que les Bouncing Souls pratiquent un petit punk rock tout ce qu’il y a de plus festif en évitant redite et facilité. Et qu’ils évitent la reconnaissance du grand public aussi. Bien dommage car à l’heure où d’autres ont cédé aux affres de la célébrité, au strass et aux paillettes, eux sont restés fidèles à leur ligne de conduite.

      Comme tous leurs albums, si vous arrivez à mettre la main dessus, Ghosts on the Boardwalk est un disque à écouter et réécouter sans fin.

      Et aussi …

      Live on Lansdowne, Boston, MA / Dropkick Murphys

      J’ai déjà écrit ici tout le bien que je pensais du live des DKM. Un joli panel de chansons en partie gâché par un mixage un peu brouillon par moment.

      Volume Two / She & Him

      En tout point charmant, le deuxième album de Zooey Deschanel et de son compagnon est dans la lignée du premier : une dizaine de jolies chansons très années 50/60. Ca n’invente rien mais c’est rudement chouette. Mais ca n’invente rien.

      To the Sea / Jack Johnson

      Il ne change pas, le Jack. Toujours le même son, toujours les mêmes chansons de plage bien sympatoches à l’oreille. Il n’empêche, il a perdu un petit quelque chose en route parce qu’on peine à ressortir un morceau en particulier.

      The Dissent of Man / Bad Religion

      Du bon Bad Religion, sans plus, sans moins. Dans un tout autre genre, il manque comme à Jack Johnson ces chansons marquantes qui élèvent le niveau d’un album.

      Live from the Montreal International Theatre / Ben Harper & Relentless 7

      Une jolie captation live de Ben Harper & des Relentless 7, qui ne dégage malheureusement pas plus d’émotion que ça. Si j’osais j’emprunterai même une expression au Marshall en disant que Ben a une petite tendance à s’écouter jouer.

      Red Dead Redemption OST

      Outlaws to the end. Vous voyez que je ne suis pas un vendu complet, je ne l’ai pas classé ^^. Néanmoins, si vous avec aimez le jeu –le contraire est-il cependant envisageable ? Vous avez quatre heures-, des thèmes comme Born unto trouble, le Red Dead Redemption Theme, Far away ou la reprise de Bury me not on the lone prairie doivent être ancrés dans votre esprit.

      Scott Pilgrim vs The World OST

      A film survolté ultra referencé, BO /Compilation canon. De Beck aux Stones en passant par un morceau chiptunes, on peut passer une bonne soirée.

      Buried OST

      Un score efficace pour un excellent flim claustrophobe, et surtout une chanson de fin en total décalage. Pour la curiosité.

      Conclusion

      Voilà ! Il y aura peut-être -sans doute- un mea culpa l’année prochaine mais pour l’instant, c’est le mieux que je puisse faire. En parlant de mea culpa, vite fait comme ça je vous recommande Foot on the Mountain d’A-Ha sorti en 2009 et que je n’avais pas écouté l’année dernière, mais qui est hautement sympathique.

      A l’année prochaine !

    • Comments

      1. Ah les grands esprits se rencontrent, j’écoutais justement « In The Lap f The Mountain » ce midi : quel grand morceau !! 🙂

        Complètement d’accord avec toi sur la 1ere place et de super loin :poiurtant j’en ai écouté un paquet de CD, mais la mouvance actuelle me fait dire que je ne suis décidement qu’un vieux débris qui n’aime que les bonnes vieilles recettes…

        Par contre, pour le Jack Johnson, même le p’tit « At Or With Me » et son air guilleret ne se détache pas pour toi de cet album ? (y change pas beaucoup la recette le père Jack, c’est ça qui doit me plaire… Note pour plus tard, mettre un frein à mon immobilisme musical 🙂

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