Pas forcément apprécié par les « vrai(e)s » critiques, Slumdog Millionaire le dernier flim de Danny Boyle est pourtant un joli flim chaudement recommandé par vos serviteurs.
On va commencer par poser les bases. Danny Boyle, c’est surtout Petits meurtres entre amis et 28 jours plus tard. Et Une vie moins ordinaire. Et Trainspotting. Bon en fait ce brave quinquagénaire anglais est un bon voire un très bon réalisateur qui a tendance dans ses derniers flims à donner dans le beaucoup trop clippeux -dans 28 … ça allait plutôt pas mal, dans Sunshine c’était limite l’intoxication-. Ici tout marche bien navette. C’est du très bon Danny Boyle. Secondé par l’indienne Loveleen Tandan, il rend une copie parfaitement homogène, diablement bien montée.
Et c’était pas forcément gagné. Parce que monter une histoire comme celle-là sans se prendre les pieds dans la pellicule, bon courage. Alors quid de l’histoire ? Et bien c’est celle d’un jeune orphelin indien, Jamal Malik, issu des bidonvilles, qui arrive à la toute dernière question du « Qui veut gagner des millions ? » de là-bas, où tout est neuf et tout est sauvage. La fameuse question à 20.000.000 de roupies. Ça en fait des pancakes. Au soir de la première partie de l’émission, avant la toute dernière question, il est arrêté car suspecté de fraude. Comment un pauvre serveur de thé comme lui a-t-il pu atteindre cette fameuse dernière question ? L’interrogatoire mené par la police permettra à Jamal de raconter son histoire, et de répondre à chaque question du jeu par un épisode de sa -triste- vie.
Le procédé des flashbacks pourrait être lourd, il ne l’est pas. Qui veut gagner des Millions ? est un prétexte à une superbe histoire où on pleure, on rit, il y a des méchants et des gentils. Oui c’est le pays de Gandi.
L’histoire, merveilleusement interprétée par de jeunes acteurs indiens, est magnifique. De la perte de sa maman, à ses menus larcins avec son frère, en passant par la poursuite de son idéal féminin, la vie de Jamal est une bien agréable succession de tableaux. Cette histoire qu’on pourrait presque croire vraie est tirée d’un roman de Vikas Swarup, notamment dispo en 10|18, et je pense que je vais l’essayer.
Alors oui, le final est hautement prévisible, c’est plein de bons sentiments mais bon sang de bois, ça requinque. On appelle cela la Classe. Oubliez Fabrice et oubliez tout ce que vous avez pu lire de négatif dans la presse, foncez, ce « Slumdog Millionaire » en vaut la peine. En plus le Jean-Pierre Foucault local ressemble à Jason Bateman en plus gras et poilu. L’occasion d’espérer que l’adaptation cinoche d’Arrested Development voit bel et bien le jour… Mais ça n’a rien à voir.
En vous remerciant bonsoir.
PS / Je vous mets la bande-annonce, mais je trouve sincèrement qu’elle ne fait pas honneur au flim. En même temps, y-a-t-il encore à notre époque des bonnes bandes annonces ? Je vous laisse méditer là-dessus.