Pour moi un live à Wembley, c’est Queen. Et là bah, les 6 et 7 juin derniers, les Foos y sont passés. Et oui des cons de ricains dans la sacrosainte Wembley. Humour, humour. Dave et ses petits amis trouvent ici l’écrin parfait pour exploser devant quelques grosses dizaines de milliers de fan durant deux dates désormais historiques.
Quand on pense que nous on a juste le droit de les voir au Zenith de Paris quand le vent souffle dans le bon sens. Merde. Les Foo Fighters. Un stade. Wembley en plus. On est jaloux. Voilà oui, c’est ça on est jaloux.
D’entrée, the Pretender, excellent choix. Ca fout le bois d’entrée, c’est parfait. Ils sont venus, ils ont tous là. Les quatre Foos évidemment mais aussi la charmante Jessy Greene au violoncelle, Pat Smear à la guitare, Drew Hester aux percussions et Rami Joffee au piano .. et deux plus illustres invités surprises sur lesquels on reviendra plus tard.
Times Like These et ses percussions, No Way Back, Cheer Up Boys, Learn to fly, les morceaux s’enchaînent, on frissonne de plaisir.
Le premier rot. Ca fait toujours plaisir. Premiers mots au public. Dave annonce des surprises. On bave. Ils n’ont jamais joué devant autant de personnes dans un lieu aussi grand. Allez on embraye sur Long Road to Ruin, fabuleux élan pêchu du dernier album. Et bien c’est pire sur scène. Ah ce petit clavier. Ils ont tous la banane. Nous aussi. Pat Smear saute partout, ondule son corps avec Dave. Elle est pas belle la vie ?
Les classiques ensuite avec Breakout et Stacked Actors, qui commence par un duel de guitare entre Dave et Chris. SA donne lieu à un fabuleux solo de batterie de Taylor. Un truc exceptionnel dont on ne peut décemment se lasser.
Après on tape dans l’acoustique avec Skin & Bones et Marigold. L’idée n’est pas mauvaise, ce sont de bien jolis morceaux -surtout Skin & Bones-, mais ça casse peut-être un peu l’élan de folie initié par Stacked Actors.
On a de la chance, ça renquille parfaitement avec My Hero. La foule massée autour du carrousel reprend en chœur. C’est magnifique. Du frisson à revendre. Même plus envie de faire des phrases.
Dave introduit ensuite le groupe, se fout gentiment de la gueule de Nate Mendell, donne l’occasion au pianiste, à la violoniste, et au trianguliste (je sais c’est une invention de ma part) de faire leurs solos. Jusqu’à Taylor Hawkins. Pour ceux qui n’auraient jamais fait un sort à In Your Honor, Taylor can surely sing. Cold day in the sun est toujours une fabuleuse chanson, aussi bien studio qu’en live. Retour aux classiques avec l’immanquable Everlong. Le stade éteint, Dave dans le rond central – enfin on l’imagine, la scène est dessus –, on tremble. On écoute la foule, les oreilles collées aux enceintes. On donnerait tout pour revenir en arrière et pouvoir assister à une des deux représentations. Mais il faut se faire une raison alors on se contente de savourer, d’envier les anglais, une fois n’est pas coutume. Parce que là-bas les Foos sont reconnus à leur juste valeur. On leur offre des stades entiers. La moitié de Led Zeppelin est prête à venir jouer avec eux. Oui, la moitié de Led Zep. Les voilà les invités surprises promis par Dave. Après les toujours excellents Monkey Wrench et All My Life, une intro d’un Dave visiblement très très ému, arrivent sur scènes deux légendes, deux messieurs, deux génies, deux dieux vivants du rock, Messieurs John Paul Jones et Jimmy Page, soit pour les incultes le bassiste et le guitariste de Led Zep. Rien que ça. Une apparition divine en somme. Imaginez un peu. Les Foos et leur troupe, plus la moitié de Led Zep on stage, sous vos yeux pour deux morceaux et quels morceaux: Rock and Roll et Ramble on. Taylor au chant, Dave à la batterie pour la première et l’inverse pour la seconde. Tout le monde se fait plaisir, c’est normal ^^.
Pour, Dave Grohl, ça a été the greatest fucking night in the band’s life, on le croit sur parole.
Et il a les yeux mouillés le gros Dave, oh oui, il a les yeux mouillés avant d’entonner la dernière chanson du concert, Best of You, sur lequel le public répond présent et chante d’une seule voix. On pourrait presque chialer devant sa télé. Ce que Dave finit par faire, c’était inévitable. Il aura beau s’essuyer vite les yeux, on l’a vu. Ce que, on ne va pas se le cacher, je ne suis pas loin de faire aussi.
En somme un DVD à la réalisation sans faille -réalisation, montage, son- qui fait honneur à deux concerts exceptionnels, d’un groupe exceptionnel, majeur, peut-être et même certainement le meilleur groupe de rock de ces 20 dernières années, injustement boudé par la masse chez nous, mais qu’importe. Procurez-vous d’urgence ce DVD.