Il y a des groupes comme ça, qui vous marquent à jamais. Souvenez-vous quand fébrilement en l’an de grâce 1992 on vous a prêté, ou vous avez acheté, ou Tata Huguette vous a offert, l’album éponyme des Rage against the Machine, avec le Bonze s’immolant pour jaquette. Déjà à l’époque c’était une jolie claque. Quelques albums de bonne facture (Evil Empire) voire d’excellente facture (Battle of LA), un live et un album de reprises pas dégueu plus loin, le chanteur Zack de la Rocha prend ses distances pour une aventure solo, laissant Tom Morello, Tim Commerford et Brad Wilk vaqués à une occupation sympathique dénommée Audioslave. Beaucoup d’entre nous ont dès lors désespérés, écoutant et réécoutant la discographie des quatres gentilhommes de LA, d’une reformation. Ne rêvez plus, ils se sont reformés. Ne rêvez malheureusement pas, ca ne devrait être que le temps du Freedom Tour.
Freedom Tour qui passait donc par Paris-Bercy en cette belle journée du 4 juin. Quelques mois plus tôt votre serviteur s’était rendu dans la mignonne petite FNAC de Dijon, faisant jouer ses réflexes de pilier de bar pour récupérer 6 sésames. On se souviendra que les places pour le concert du soir avaient disparues en moins d’un quart d’heure. Le jeu en valait définitivement la chandelle.
Après une première partie assurée par Saul Williams, qu’on aura vite fait d’oublier -no offense hein, c’est juste que quand on attend les Rage, n’importe quoi paraîtrait fadoche- et une attente fort longuette, la salle est plongée dans le noir et l’Internationale résonne, tandis que dans le fond de scène apparaît une gigantesque étoile rouge. C’est bon les gars, on y est. A peine baissé le poing qu’i faut commencer à secouer la tête et/ou taper du pied car résonne Testify. Entre mes cheveux qui s’agiteraient presque d’eux même je distingue Tom Morello qui bat la mesure d’un pied vengeur, le gros Brad qui martelle, Timmy qui remue et Zack qui assène toujours ses lyrics avec une parfaite maitrise. Et ça sera comme ça tout du long. Ca s’enchaîne tellement vite et bien qu’à la fin du concert j’aurais oublié Bulls on Parade dans la setlist. Je sais c’est moche, mais j’avoue, un spectacle pareil, ça vous transporte, vous place dans une espèce de transe dont vous ne voudriez sortir en aucun cas.
Alors oui, j’en entend d’ici qui râlent qu’ils ne communiquent pas avec le public, que c’était court, avec une playlist convenue et réductrice, mais putain ils n’allaient pas jouer quatre heures comme les Cure. Vous imaginez la tronche des genoux de Morello ? Ou la tronche de certains ptiots des tribunes essayant de braver la sécu pour passer dans la fosse ? Mmm on va oublier ce dernier point. Et pour revenir au premier grief, je dirais c’est fauuuuux, Zack a tendu plusieurs fois le micro pour nous faire participer, et souvenez-vous que souvent, la musique et l’implication sur scène se substituent largement à toute espèce de phrases alambiquées apprises par coeur. Demandez aux fans de U2 avec la pauvrette. Enfin je dis ça je ne dis rien. Non vraiment, aucun point négatif.
Donc, merci les gars, vous revenez quand vous voulez. Voilou. J’ai bricolé une petite playlist sur Dailymotion avec les extraits que j’ai trouvé. Merci aux fans qui ont fait ça avec leurs portables. C’est pas forcément génial point de vue images et sons et bordel, quel pied !
La setlist donc, si je ne me gourre:
L’Internationale (oui c’est pas eux qui l’ont joué, mais ca fait toujours plaisir)
Testify
Bulls on parade
People of the sun
Bombtrack
Know your enemy
Bullet in the head
Born of a broken man
Renegades of funk
Guerilla radio
Down rodeo
Calm like a bomb
Sleep now in the fire
War within a breath
Rappel
Freedom (Je crois avoir ouï des morceaux de Township rebellion)
Killing in the name
Et puis merde, on en a jamais assez