« Ayamnoteuhmane. Ayaméricantona. »
Restant sur un cuisant échec à l’Eldorado (voir la bafouille sur The boat that rocked pour de plus amples informations), nous étions sûr de pouvoir conjurer le sort avec ce bon vieux Ken Loach qui a eu la bonne idée d’inviter le King Eric.
Enfin inviter, non, car le personnage d’Eric Cantona, le joueur, l’homme est au centre de cette histoire. Canto joue son propre rôle, qui tel un fantôme apparait et converse quand bon lui semble avec un postier de Manchester, fan de United of course et du King encore plus. Gentil loser, devant élever les gamins de sa deuxième compagne, tentant de renouer le contact avec la mère de sa seule fille, le brave Eric Bishop, se laisse un peu plus sombrer chaque jour, au grand dam de ses collègues de boulot. Une séance de méditation et quelques pétards plus tard, Eric Cantona himself lui apparait dans sa chambre. Avec lui, il va entamer une cure de remise en forme doublée d’une remise en question.
Point faible du flim : sa longueur. Presque deux heures, c’est trop long, le flim manque cruellement de rythme. Le début est plutôt réussi. Eric assène ses lignes, mélangeant avec bonheur tirades françaises et anglaises. Ces petites discussions, les flashbacks sur la carrière mancunienne de Canto, c’est de la belle ouvrage. Mais s’en suit un passage un peu ennuyeux sur les rapports de famille d’Eric Bishop, incarné par le très bon Steve Evets. Pas non plus de quoi s’endormir, d’autant que ca se muscle franchement sur la fin et qu’on se marre aussi comme il faut.
Bref un bon moment de cinéma, sûrement pas le flim de l’année, sûrement pas le meilleur Ken Loach, mais on sort de là avec la banane et c’est bien là le principal.