« The following takes place between the 4th and the 5th of June, 1968« … Non, pas de Jack Bauer dans ce film, ni même de rapport de près ou de loin avec 24…
C’est juste que la cinquième réalisation d’Emilio Estevez (frère de Charlie Sheen, fils de Martin, mais qui a préféré garder son nom exotique) se deroule sur plus ou moins une journée. Robert Fitzgerald Kennedy (RFK), quelques années après l’assassinat de son grand frère, tente à son tour d’atteindre la Maison Blanche. Démocrate, fédérateur, le rejeton Kennedy a tout du type bien. Il remporte primaire sur primaire, jusqu’au soir du 5 juin à l’Hotel Ambassador.
J’aime les films dits « chorales », galeries de portraits, plus ou moins développés de gens qui pourraient, les trois quarts du temps être vous ou moi. En l’occurence Emilio Estevez -scenariste et real’- suit 22 personnes présentes à l’Hotel Ambassador, où Bobby Kennedy était venu ce soir là fêter avec ses collaborateurs et ses fans sa victoire à la 5e des 6 primaires.
Et quel casting mes enfants… Car Emilio l’acteur, s’est entouré d’une sacré p’tite troupe de jeunes comédiens: William H. « cockerman » Macy, Martin « Papa ! » Sheen, Anthony « demain j’arrête » Hopkins, Christian « qu’il fait bon être sobre » Slater, Sharon « Peg’ Bundy » Stone, Laurence « j’arrete Matrix et je m’habille en blanc » Fishburne … et je ne vous ferai pas les 22, même si c’est pas l’envie qui m’en manque…
Ca doit être une choses qui m’énerve le plus là dedans: j’arriverai même à dire du bien de Lindsay Lohan dont le jeu est fort correct. A la rigueur la moins à son avantage, c’est Demi Moore, que j’ai toujours trouvé bof-bof… et ce film ne rattrape pas le reste. Dommage car elle a soutenu Emilio dans la réalisation de son projet depuis les premières ebauches de scenarii; il faut savoir que l’Emilio son histoire il l’a pas ch** sur un coin de nappe, un soir au restaurant. Il l’a mûri, s’est pas mal battu pour trouver des producteurs.
En même temps dire du bien de Lindsay Lohan c’est plutôt facile, son rôle n’étant pas des plus énormes. Son temps d’apparition à l’image, tout comme celui d’Elijah Wood est restreint. Chaque personnage, en rapport plus ou moins avec la scène de crime finale a son histoire à lui. Bobby et son assassinat sont le fil conducteur, le mince lien qui unit les protagonistes de cette terrible journée. Jamais, hormis par des images d’archives, un sosie de Bobby n’interviendra -tout juste si on le voit de dos dans la scène finale-.
Qui sont ces gens ? Des membres de l’équipe de campagne de Kennedy, du personnel de l’hôtel, de l’accueil au standard en passant par les cuisines -où l’on croise le remarquable Freddy Rodriguez Scrubs, Six Feet Under-. Et il s’en passe des choses dans leurs vies.
Le fait est: c’est diablement bien torché. On ne s’ennuit pas, on s’attache à des personnages profondément humains… mais quand l’Histoire -notez le H majuscule – reprend le dessus sur les histoires, le film acquiert ce petit truc en plus qui font les grands films. Ca ne dure pas assez longtemps à mon goût. On aurait pu se passer de scènes drôles mais moyennement interessantes pour se concentrer sur le meurtrier, que l’on voit juste furtivment pénétrer les lieux. Qui est -il ? Celui qui ne se plongera pas dans un bouquin ou ne lancera une recherche Google ne le saura jamais. Dommage.
Ne boudez cependant pas ce film qui dans notre bourgade dijonnaise ne passe qu’au merveilleux cinéma l’Eldorado. Allez-y !