Sous ce titre ne se cachent pas les programmes de nos finalistes à l’élection présidentielle mais le nouvel album de l’excellent amerloc’ immigré chez les koalas, John Butler, une nouvelle fois accompagné de ses deux acolytes …
Trois ans après leur dernier effort studio, le très bon Sunrise over sea et deux ans après le sublimissime Live at St-Gallen, les revoilà donc sur le devant de la scène, en leur souhaitant une réussite qu’ils méritent amplement.
Ce qu’il y a de fort chez le p’tit John, c’est sa faculté à trouver des rythmes accrocheurs. L’intro de l’album et le premier single radio, Better than en est le parfait exemple. Je vous met au défi de ne pas opiner du chef, de ne pas sentir monter en vous la banane, la seule, la vraie, celle qui vous ferait sourir d’un rien quand vous êtes au volant, pris dans une circulation merdique. C’est du vécu, oui.
L’individu change de style et de sonorité comme de chemise, et des titres comme Daniella -pas une cover d’Elmer Food Beat, hein-, les excellents Funky Tonight et Good Excuse montrent une autre facette de l’animal, prompt à faire monter petit à petit la sauce, sans avoir recours à aucun artifice … de la musique toute nue, qui sonne terriblement juste, ouache que ça fait plaisir. Caroline joue sur la (les) corde(s) sensible(s), rien chouette, d’autant que John n’est pas qu’un musicien de talent, il sait aussi chanter l’animal.
Suit l’hypnotisant Used to get high, et le « petit » morceau engagé de la galette Gov did nothin’, huit minutes chaudement recommandées. Des percus du meilleur goût, des choeurs, et toujours cette guitare … Derrière on trouve un Groovin slowly très reggae. Je n’aime pas le reggae, mais faut avouer que c’est bien léger et fort sympatoche, du genre qui glisse tout seul dans l’oreille. Devil running a une sonorité un peu plus metallique que les autres, et ce n’est pas pour me deplaire.
Et par là derrière, les gus nous assènent Losing you, qui affiche une vraie parenté avec le Razor des Foo. S’enchainent ensuite avec délice Nowhere Man, le sublime Fire in the sky. On aurait pu terminer là-dessus, mais non. Gonna take it termine cette bien belle oeuvre de la plus belle des manières.
Vous pouvez vous passer d’un drapeau chez vous, pas d’un album du John Butler Trio, et surtout ce Grand National, qui, croyez-moi vous fera voir du pays.
On va attendre de les voir sur la scène du Zenith de Dijon le 30 septembre prochain, histoire de ressentir une chair de poule bien légitime. Manquerait plus qu’il joue Ocean. Ah la la. Et dire qu’on va voir Police la veille. Tssss. Grands fous.