Nan, ce n’est pas le dernier Kyo que je m’en vais vous présenter, mais la dernière offrande de System of a Down, l’un des tous meilleurs groupes de rock toutes catégories confondues de ces dernières années. Oui c’est pompeux, mais il y a de quoi.
Tout excité, je m’étais précipité sur Cigaro sorti il y a quelques mois aux Etats-Unis … Un seul morceau, et mon p’tit coeur d’adorateur ne fit qu’un bond : Vivement Juin ! Guitare lourde, batterie assourdissante, et oh surprise la voix de Daron ! Les paroles portent l’empreinte de SOAD avec moult deconnes et attaques en règle contre le système.
Il est donc enfin arrivé, précédé d’un joli second single, BYOB (Bring your own Bombs), peut-être la chanson la plus efficace de l’album où Serj et Daron chantent ensembles, sur un rythme… Ah la la … c’est grand. Le refrain fait franchement RnB, jusque dans le clip. Il semblerait qu’il s’agisse d’une parodie des pubs de recrutement de l’armée américaine ou quelque chose dans le genre. En tout cas, le grand barbu s’en donne à coeur joie, et que dire de son compère qui, histoire de compenser son manque de voix, y met tout son coeur.
L’attente fut longue mais ca valait la peine. L’album s’ouvre sur une courte ballade à la guitare où se calent les voix de Serj et Daron. C’est propre, les paroles claires, on crée des soldats pour en faire de la chair à canon.
Vient donc ensuite BYOB, puis Revenga, à l’air fort entêtant, où là encore on retrouve pendant quelques secondes l’alliance vocale. mais cette chanson n’est pas que ça. John Dolmayan martèle comme un dément, alors que Daron a encore trouvé un riff de fou.
Certains pourront se dire qu’on part pour un bon album bourrin, et bien non. Et Radio/Video vient pour vous convaincre. La gentille satire du milieu musicale est franchement en retrait par rapport à la musique. Changement de rythme, choeurs, hurlements… tout y est pour notre plus grand bonheur. Et une claque de plus.
Serj retrouve ensuite la verve du premier album éponyme et débite superbement des paroles sans grand intérêt sur Cocaine makes me feel like I’m on this song. Violent Pornography est lui aussi un modèle de changement de rythme avec moult envolées du père Tankian.
Question ! est dans la lignée, tout en jouant plutôt une autre carte, mettant en avant (enfin, diront certains) le côté mélancolique de la voix de Serj. Quand il pose sa voix plus rien d’autre n’existe.
L’avant-dernière chanson est peut être celle qui me branche le moins, une histoire de baseball pas forcement interessante, des expérimentations electroniques pas forcement bienvenues… mais malgré tout un rythme bien entêtant, donc ça ne dépareille pas trop.
Autant le dire d’emblée, le final est exceptionnel. C’est encore une fois Daron qui chante, et il chante vraiment, il ne crie pas. Avec Serj en fond, on ne peut que savourer cette authentique ballade, la première de System (sans compter Roulette). Lost in Hollywood. Waouh.
C’est donc le coup parfait, excepté sur un point la durée. Les gars pensent que l’auditeur ne peut se concentrer plus de 40 minutes. Je ne suis pas forcément d’accord. Mais bon… On va ronger son frein et user ce CD d’ici à Octobre et la sortie de la seconde partie, Hypnotize.