Sucker Punch n’est assurément pas un bon flim. Mais il a ce petit quelque chose qui fait qu’on l’aime quand même.
A la mort de sa mère, Baby Doll est contrainte de vivre avec son salopard de beau père et sa petite sœur. Après une nuit chaotique, sa frangine meurt et « papa » l’envoie dans un hôpital psychiatrique, dont il a soudoyé un employé afin de lui faire subir une lobotomie, histoire qu’elle n’ait pas le temps de raconter les évènements entourant la mort de sa sœur. Elle dispose alors d’une poignée de jours pour s’évader.
A partir de là, dans l’esprit de la demoiselle, l’asile deviendra un cabaret-bordel. Pourquoi pas. Et avec ses quatre copines elle devra mener à bien 4 quêtes dans des univers sortis de son imagination (un monde d’heroic fantasy avec des orcs, une ville futuriste avec des robots, des tranchées avec des zombies nazis et un temple avec des combattants japonais géants … ne me demandez pas), afin de récupérer quatre objets indispensables pour permettre leur évasion.
Comme ça, ça a l’air touffu. Détrompez-vous, il n’y a pas l’ombre d’un scenario. Des idées oui. Des dialogues sans queue ni tête aussi. L’histoire n’est que prétexte à un enchaînement de scènes à plus ou moins grand spectacle. Le père Snyder aurait quand même eu du mal à réaliser un flim il y a vingt ans. En même temps, on lui donne de beaux jouets, il aurait tort de ne pas en profiter.
Visuellement c’est très chouli, et je ne parle pas des demoiselles, j’y reviendrai. Une belle photo –quoique je me demande si on peut encore en parler à notre époque-, des jolis plans, mais beaucoup, mais alors beaucoup beaucoup trop de ralentis, d’accélérations, de saccades. Marshall a bien fait de passer son chemin. La construction du flim est assez simple en fait : un clip, une scène de dialogue insipide, un clip, etc. Car chaque trip a sa petite chanson. Dont une que votre serviteur n’est pas prêt d’oublier : un mash-up rappeux sur un I want it all et We will rock you. Au secours.
Nous l’avons vu plus haut, les saynètes ont chacune leur univers. Et là, on sent que Snyder doit quand même être un gentil petit gamer, voire un gros geek. On pense à Bioshock (le robot de la deuxième danse, sans déconner, c’est pas un Big Daddy ?), à Killzone, à Vanquish, au Seigneur des Anneaux … avec évidemment du bullet time en veux-tu en voilà, du gros plan, du ralenti sur les cartouches, les lames de sabres, tout ça, tout ça. On croirait voir des belles cinématiques de jeu. Dommage qu’on soit au cinéma finalement, parce que le côté répétitif des scènes et des effets lassent à la troisième danse. Oui parce que Babydoll donne du rêve quand elle danse. On vous a dit que c’était n’importe quoi. Suivez un peu ^^
Abbie Cornish, Jamie Chung ou Emily Browning sont toutes plus choucardes les unes que les autres, et ce serait mentir que de dire qu’on n’a pas malgré tout un certain plaisir à les voir déambuler en guêpières et en bas. On est aussi forcé d’avouer que ce n’est pas avec ce flim qu’elles concourront aux Oscars. Des dialogues bas de plafond, des scènes de comédies très limitées, elles ne sont malheureusement pas là pour leurs talents de comédiennes. Elles ont signé, tant pis pour elles, tant mieux pour nous. On aura toujours plaisir à voir Carla Gugino, doublée en VF pour l’occasion par la même actrice que Tennenbaum dans Bioshock (je ne fais pas une fixette mais bon), ou Oscar Isaac, l’Oreste d’Agora.
Et je pourrais facilement faire une liste de défauts longue comme mon bras, mais curieusement je n’arrive pas à me convaincre que ce Sucker Punch soit mauvais. Je ne pense sincèrement pas que le charme des actrices soit la raison principale, sinon j’aimerai tous les flims de Shannyn Sossamon.
Sucker Punch, c’est de la belle bouillie. Méfiez-vous, pour beaucoup, je pense que ça sera indigeste. Pour ma part, j’ai passé un bon moment, beaucoup trop long (1h50) mais un bon moment quand même, qui n’appelle cependant pas à un revisionnage avant une paire d’années. Cependant, si vous cherchez un bon flim de geeks sorti ces derniers mois, Paul et Scott Pilgrim bottent gentiment le cul des demoiselles.